On dit souvent que les comptables sont des gens sérieux. Que leur passion pour l’équilibre parfait des bilans n’a d’égal que leur prudence face à toute chose nouvelle. Mais cette fois, chers lecteurs, nous avons fait une folie.

« L’intelligence artificielle (IA), c’est ce que les machines ne peuvent pas encore faire ». Cette formule de Larry Tesler, pionnier de l’IA dans les années 1970, sert de fil conducteur à l’analyse brillante et nuancée que propose Benedict Evans. 

L’enthousiasme est palpable. L’horizon, incertain. Dans une salle comble à Singapour, 7 000 participants, chercheurs, entrepreneurs, investisseurs et développeurs ont assisté à l’ouverture très attendue de la Super AI Conference. Le keynote inaugural a été confié à Dwarkash Patel, animateur du podcast éponyme, devenu l’une des voix les plus écoutées sur l’intelligence artificielle. 

À l’heure où les tensions géopolitiques menacent l’équilibre mondial, l’intelligence artificielle pourrait bien offrir une issue inédite : le passage d’un monde fondé sur la rareté à un monde régi par l’abondance. C’est, en substance, le message livré avec force et inspiration par Pippa Malmgren, économiste, autrice et ancienne conseillère de George W. Bush, sur la scène de la Super AI Conference à Singapour. Un discours qui bouscule les certitudes et propose une grille de lecture ambitieuse de notre temps.

Alors que les institutions publiques peinent à répondre aux bouleversements technologiques, économiques et sociaux contemporains, certains esprits s’aventurent au-delà de la réforme pour imaginer des alternatives radicales. C’est le cas de Balaji Srinivasan, entrepreneur, investisseur et penseur influent de la Silicon Valley, qui défend une idée audacieuse : remplacer l’État-nation par un « réseau-État », une entité politique native d’Internet, articulée autour de la cryptographie, de l’intelligence artificielle et des communautés numériques.

Lors de la SuperAI Conference de Singapour, Edward Snowden a livré une intervention grave et visionnaire. Douze ans après ses révélations sur la surveillance de masse, il revient sur l’évolution fulgurante des technologies d’intelligence artificielle... et sur les dangers inédits qu’elles font peser sur nos libertés.

Longtemps perçue comme suiveuse, la Chine s’affirme désormais comme un moteur mondial de l’intelligence artificielle. Le terme « moment DeepSeek », mentionné à plusieurs reprises lors de la conférence Super AI à Singapour, marque un basculement stratégique. Le pays combine capacité d’innovation, écosystème industriel intégré et pragmatisme technologique.

Comment bâtir une stratégie nationale d’intelligence artificielle qui ne sacrifie ni la souveraineté, ni la confiance, ni l’inclusivité ? À cette question, Singapour répond par une vision claire, méthodique et incarnée. À l’occasion de la Singapore AI Week 2025, Tan Kiat How, Ministre d'État à la Communication et à l'Information de Singapour, a exposé la trajectoire unique de la cité-État en matière d’IA. Une trajectoire qui conjugue ambition technologique et responsabilité démocratique.

Foxconn ne veut plus seulement assembler les iPhones du monde entier. Le géant taïwanais se rêve désormais en moteur planétaire de l’intelligence artificielle distribuée. À Singapour, I.C. Lin (Senior AVP de Foxconn) a exposé une stratégie claire, industrielle et déjà en œuvre.

La conférence « Funds and AI » a réuni trois figures majeures du capital-risque mondial – Andy Tang (Draper Associates), Khailee Ng (500 Global) et Hemant Mohapatra (Lightspeed India Partners) – pour débattre des dynamiques d’investissement dans l’intelligence artificielle dite de « frontière ».