14 317 défaillances d’entreprises au 1er trimestre 2023
Articles - 20 avril 2023 écrit par Commentaire
Commentaire
Selon le groupe Altares, le niveau des défaillances d'entreprises augmente de près de 44 % par rapport au 1er trimestre 2022. Après être tombées à des seuils historiquement bas en 2021, les défaillances retrouvent désormais des niveaux d’avant crise.
La défaillance d'entreprise se définit comme la situation dans laquelle l'entreprise n'est plus en mesure de faire face à ses obligations financières, qu'il s'agisse du paiement des fournisseurs, des salaires ou d'autres dettes. En cas de défaillance (ou de difficultés pouvant mener à une défaillance), l’entreprise doit procéder à un dépôt de bilan et se soumettre à la décision du tribunal de commerce. (définition dans https://www.editions-tissot.fr/).
Le groupe Altares, spécialisé dans la donnée d'entreprise, créateur de solutions de pilotage et d’indicateurs de la santé économique et extra-financière des entreprises et des organismes publics, publie des études sur les défaillances d'entreprises et a annoncé les résultats du 1er trimestre 2023 le 18 avril.
Selon les chiffres, au premier trimestre 2023, le nombre de procédures augmente de 43,6 % sur un an avec 14 317 procédures collectives ouvertes depuis le début de l’année, renouant avec les niveaux d’avant crise. Selon Thierry Millon, directeur des études Altares, le premier trimestre 2023 se situe dans la moyenne calcultée par Altares sur 25 ans : "Une période en trois phases. Du début des années 2000 jusqu’à la crise financière en 2008, chaque premier trimestre comptait en moyenne 12 500 procédures. La crise des dettes souveraines qui a ensuite secoué l’Europe à partir de la fin 2009 a engendré plus de 17 000 défaillances en moyenne chaque premier trimestre jusqu’en 2017. Depuis 2018, cette moyenne trimestrielle retombe sous 12 500, proche des valeurs d’avant 2008 à la faveur d’une année 2021 au plus bas depuis plus de trois décennies.
Ce début d’année 2023 est donc loin de signer un record de défaillances, toutefois la tendance historique de 2022 (+ 50 %) s’essouffle à peine (+ 44 %). Pire, le référentiel 2019 est déjà parfois dépassé. C’est en particulier le cas pour les PME dont le nombre de défaillances (1125) est désormais comparable au seuil de 2016. Les TPE ne sont pas épargnées, plus des trois quarts (77 %) sont immédiatement liquidées. Le nombre de liquidations directes (10 730) est ainsi au plus haut depuis 2017."
Liquidations judiciaires directes sont à un niveau historiquement haut
"Les procédures de redressement judiciaire sont en hausse de près de 50% pour 3 280 jugements prononcés, mais demeurent plus faibles qu’au premier trimestre 2019 (4 057). Elles représentent moins d’un jugement sur quatre (23 %) et concernent des structures de plus grande taille. Depuis janvier 2023, 27 sociétés de plus de 100 salariés ont été placées en redressement judiciaire, alors qu’on en comptait moitié moins un an
plus tôt (12).
Les liquidations judiciaires directes sont également en forte augmentation (+41,9 %). Leur nombre (10 730) est ainsi à son plus haut niveau depuis 2017 (10 802)."
Une résistance accrue des très jeunes entreprises post Covid
"Une entreprise défaillante sur dix a moins de deux ans. Un ratio particulièrement bas, alors que les entreprises créées pendant la crise sanitaire avaient été près de 2000 à défaillir durant la pandémie. Elles sont 500 de moins sur ce premier trimestre 2023, et sont pour une écrasante majorité (94 %) des sociétés commerciales. 1520 entreprises de moins de trois ans ont fait défaut, c’est 21 % de moins sur un an.
Les sociétés ayant trois années ou plus sont en revanche plus vulnérables, notamment celles de 6 à 15 ans. Plus de 5 800 ont défailli, soit 68 % de plus qu’un an plus tôt."
Sévère tendance de défaillances pour les PME et les ETI
"Près de 13 200 entreprises défaillantes comptent moins de 10 salariés. Si ces TPE restent, de loin, les plus nombreuses (92 %), les PME-ETI affichent des tendances plus sévères. 1 125 sociétés d’au moins 10 salariés ont fait défaut au cours de ce premier trimestre 2023. Ces défaillances ont bondi de 59 % sur un an et sont désormais supérieures à celles enregistrées début 2016 (1092).
Le secteur textile-habillement concentre plusieurs défauts de PME ce trimestre. Il est suivi par le bâtiment, le transport routier de marchandises, la restauration mais aussi des activités sociales en particulier l’aide à domicile et l’action sociale. Dans ces conditions, 59 000 emplois sont menacés dont 12 000 sur la seule société Orpea qui a sollicité et obtenu l’ouverture d’une procédure de "sauvegarde accélérée". Si on exclut la procédure particulière Orpea, ce sont donc 47 000 emplois menacés : un nombre au plus haut depuis 2017."
Source : communiqué de presse
Ecrit par LPC - 20 avril 2023